France Le marché du cognac renoue avec la confiance
Avec 135 millions de bouteilles exportées en 2005, soit une augmentation annuelle de 6 %, et des résultats en constante progression depuis 2001, les opérateurs du cognac renouent avec la confiance.
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A l'export (95,6% de la production), le chiffre d'affaires du cognac a atteint 1,3 milliard d'euros (+9,7% par rapport à 2004). "C'est la quatrième année consécutive d'augmentation et cette progression se fait dans les trois grande zones d'exportation et pour toutes les qualités de cognac", constate Alain Philippe, directeur du Bureau national international du cognac (BNIC).
Selon lui, le marché de l'AOC cognac est "à l'abri d'un retournement de tendance comme il a pu en connaître par le passé". La référence s'applique à la décennie 90 pendant laquelle la région délimitée de cognac (Charente et Charente-Maritime) avait cumulé les effets de la crise asiatique, des stocks pléthoriques d'eaux-de-vie et une surcapacité de production.
Depuis, des campagnes d'arrachage de vignes et surtout la limitation des quotas de production ont, en partie, assaini la situation. La nette progression, en 2005, des qualités supérieures (+14,5% et 11% des ventes globales), cognacs à forte valeur ajoutée, est un autre indicateur positif. Les achats du négoce à la viticulture ont également augmenté l'an passé de 11,3%.
"En 2005, les négociants ont acheté plus qu'ils ne vendent et c'est tant mieux. Cela veut dire qu'ils stockent à nouveau et qu'ils sont optimistes pour l'avenir", remarque Benoît Stenne, directeur du Syndicat général des vignerons, tout en regrettant la rémunération encore insuffisante des producteurs. Pour le négoce, les bons résultats sont dus à une conjoncture économique plus favorable et à une politique commerciale offensive à l'étranger.
"C'est véritablement l'export qui tire l'ensemble des volumes", explique Jean-Pierre Lacarrière, directeur général de Rémy-Martin (groupe Rémy-Cointreau) et président du BNIC. "Les maisons de négoce ont fait un travail de fond, ont investi dans des marchés relativement nouveaux comme la Russie (+18,7%) ou la Chine (+42%) qui progressent fortement", ajoute-t-il. Pour l'année écoulée, la plus forte hausse des expéditions (+14,4%) concerne l'Extrême-Orient (20,9% du marché). Le Japon, malgré des volumes dix fois inférieurs à ceux d'il y a quinze ans, renoue avec des résultats positifs (+0,3%). Sur le continent américain (38,4% du marché), les Etats-Unis restent le plus gros importateur mondial de cognac et progressent de 5% (51,7 millions de bouteilles). Là, et sur d'autres places internationales, les marques ont su séduire une clientèle "branchée", sensible à la qualité et au luxe que symbolise le spiritueux charentais.
Parmi elles, le peloton de tête -Hennessy (LVMH), Rémy-Martin (Rémy-Cointreau), Martell (Pernod-Ricard), Courvoisier (Fortune Brands)- qui réalise à lui seul 80% du volume d'affaires cognac. Le continent européen progresse lui aussi (+0,7%) avec notamment l'Allemagne qui fait un bond de 16,9%. Le marché français, en revanche, affiche une baisse de 14% et retourne à son niveau de 2003. Un effet yoyo que le BNIC a décidé d'enrayer en dynamisant la promotion de l'AOC cognac, notamment dans les grandes surfaces.
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